« Eco for Sud » : le club énergique et pragmatique des entrepreneurs de la région

Qu’est-ce que le Club « Eco for Sud » ? 

La CPME Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, premier syndicat de défense des TPE et PME dans la Région Sud, se devait de créer un club de réflexion et d’action. 

C’est pourquoi, j’ai décidé de créer le Club « Eco For Sud ».

Le défi de l’emploi soulevé par les acteurs économiques régionaux

Inauguré le 3 octobre 2019 en présence de Renaud Muselier, Président de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, le club est composé de l’ensemble des acteurs économiques des six départements de la Région, de fédérations professionnelles, de directions régionales d’entreprises privées et d’institutions publiques. 

Le club sera force de proposition face aux défis économiques de notre territoire, au premier rang desquels se trouve l’emploi.

 

Élu régional et syndicaliste patronal, comment Alain Gargani a créé un système à son profit

 

Président du syndicat des petites et moyennes entreprises CPME Sud, mais aussi chef d’entreprises, administrateur d’un organe de santé au travail et élu régional, Alain Gargani porte de nombreuses casquettes. Mais entre ces fonctions multiples, l’homme se laisse parfois aller à de curieux mélanges des genres.

Des boîtes qui s’enchâssent, des réseaux qui s’entrelacent, des fonctions qui se cumulent. Autour d’Alain Gargani se dessine toute un système de planètes qui gravitent. Parfois elles s’alignent et tendent vers un objectif commun : mettre en lumière et profiter aux structures qu’il pilote, comme à son parcours personnel.

Alain Gargani, 58 ans, est un homme aux multiples casquettes. Entrepreneur, il est le fondateur et dirigeant de l’agence de communication scientifique Atout organisation science (AOS) spécialisée dans l’organisation de séminaires. Il est aussi le président d’ALGA – filiale d’AOS, vouée à la création d’événements virtuels, dont son fils Alexy est un des associés. Il cumule ces fonctions avec des responsabilités importantes au sein de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Il a présidé l’antenne départementale de cette organisation patronale, la CPME 13, de 2013 à 2020. Le landerneau entrepreneurial local n’hésite pas à dire qu’il a toujours la main sur cette structure qu’il a largement développée, via Corinne Innesti l’actuelle présidente, “placée là par ses soins”.  Depuis 2019, il préside la CPME Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Officier dans l’ordre des palmes académiques et colonel de la réserve citoyenne, l’homme est ambitieux. Il ne le cache pas. Il est aussi très politique. Sans étiquette, il porte deux couvre-chefs d’élu de la République : depuis 2020 il siège au conseil municipal à Marseille dans les rangs de l’opposition du groupe de la droite, Une volonté pour Marseille au côté de Martine Vassal. Il est également conseiller régional, délégué à l’innovation et au numérique, au sein de la majorité de Renaud Muselier depuis juin 2021. En 2022, il soutient Emmanuel Macron et caresse, vainement, l’espoir d’une investiture pour la députation chez Renaissance.

Le CV est dense et les journées d’Alain Gargani doivent être bien remplies. Mais, il arrive que les frontières entre ces diverses activités se fassent floues et que s’installe, entre les rôles de chef d’entreprise, d’administrateur de structure, de représentant des patrons régionaux et d’homme politique, une forme de confusion des genres.

LE GIMS 13, ORGANISME DE SANTÉ AUX COULEURS DE LA CPME

“Grâce à la CPME 13, Alain Gargani a mis la main sur un organisme de la médecine du travail – le GIMS 13 – et il s’en sert pour faire fructifier ses affaires.” Le constat, lapidaire, est posé par une source qui désire rester anonyme mais s’emploie à décrire un “système Gargani“. En effet, l’entrepreneur est, depuis le 20 novembre 2022, membre du conseil d’administration du groupement interprofessionnel médico-social des Bouches-du-Rhône (GIMS 13).  Il siège au sein de ce service de prévention et de santé au travail interentreprises  (SPSTI) au titre de la  CPME 13, dont il est toujours membre.

Toute entreprise, quel que soit le nombre de ses salariés, a obligation d’adhérer à l’un de ces organismes, dits de la médecine du travail. Le GIMS 13 fédère 18 000 entreprises adhérentes pour un total de 180 000 salariés dans les Bouches-du-Rhône et génère un chiffre d’affaires annuel d’environ 25 millions d’euros.

Or, comme plusieurs sources le pointent, le conseil d’administration (CA) de cette structure n’est pas dans les clous de la loi : “Normalement, le conseil d’administration de ce type d’organisme est paritaire, composé à 50% de représentants de syndicats de salariés et à 50% de représentants des diverses organisations patronales”.  Ce que confirme la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS) qui délivre les agréments de ces services, rouages essentiels des actions de santé publique. Mais au sein du conseil d’administration du GIMS 13 en place depuis 2022, la pluralité chez les élus représentant les salariés est respectée – FO, CGT, CFDT, CFDT, CFE-CGC siègent. En revanche, il est aisé de constater, à la lecture du rapport d’activité de la structure, que dans le collège employeurs, seuls des élus de la CPME 13 sont présents.

“Or, le président du CA est nécessairement issu du collège employeur, donc de la CPME 13”, observe-t-on en interne. C’est donc ainsi que Gérard Mongereau préside la structure depuis 2018. L’influence de l’organisation patronale ne s’arrête pas là au sein du GIMS 13, puisque le directeur est, depuis avril 2019, Humberto Miranda, également membre de la CPME13. Il en a été, confirme-t-il, le vice-président jusqu’à l’année dernière et se trouve être proche d’Alain Gargani. Les deux hommes se connaissent de longue date. Ils ont fréquenté tous deux la Jeune chambre économique, à la fin des années 1990.

“À quoi ça sert si ce n’est pour avoir les coudées franches et faire ce que l’on veut ? Là, Gargani est évidemment très puissant.”

une source interne

“C’est un peu comme aux échecs. Au sein du GIMS 13, ils ont mis leurs pions là où il faut”, glisse une source.  Alain Gargani minimise : “C’est lié à l’histoire de la structure, ça a toujours été comme ça. Et puis le Medef fait pareil de son côté.” Ce qui est vrai, puisque l’UPE13 domine totalement le collège employeurs du conseil d’administration d’un autre organisme de santé au travail, l’AISMT13. Il n’empêche, interpelle cette même source : “À quoi ça sert si ce n’est pour avoir les coudées franches et faire ce que l’on veut ? Là, Gargani est évidemment très puissant.” Le risque ? Cultiver un curieux mélange des genres, voire s’exposer aux conflits d’intérêts.

 

PARTENAIRES “DIAMANTS”

Des exemples, il y en a. D’abord avec l’organisation du salon Made in PME Sud. Cet évènement se tient les 18 et 19 avril prochains au parc Chanot, à Marseille. Il doit y rassembler le monde entrepreneurial régional pour faire du “business en b to b“, résume Alain Gargani l’organisateur de la manifestation, via la CPME Sud qu’il préside “bénévolement”. 5000 entreprises sont “visées” (au 20 mars, 1000 sont inscrites) et trois ministres du gouvernement Attal, dont Bruno Le Maire qui a le portefeuille de l’Économie, sont attendus.

Le rendez-vous de la CPME Sud, s’appuie sur trois “partenaires diamants”, comme les présente le site de la manifestation : la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (où Alain Gargani siège dans la majorité), la Caisse d’Épargne Cepac, mais aussi le GIMS 13 (dont il est un des administrateurs). Un stand au salon Made in PME Sud “démarre à 500 euros pour une startup et peut aller jusqu’à quelques milliers d’euros voire quelques dizaines de milliers d’euros pour les plus importants partenaires“, précise Alain Gargani. Les tickets d’entrée des “partenaires diamants” sont, eux, plus élevés que la moyenne et apportent donc un concours plus massif au budget global de 1,5 million d’euros que doit trouver la CPME Sud pour financer l’évènement.

Ainsi, la région Provence-Alpes-côte d’Azur va-t-elle s’acquitter de 50 000 euros pour y tenir un stand. “Au titre de ses compétences économiques et de son intérêt pour les PME, la région partage avec la CPME Sud ce besoin de mettre à l’honneur les forces vives du territoire“, précise l’entourage de son président Renaud Muselier.  Deux jours durant, la région présentera là ses dispositifs en matière d’économie. Il ne s’agit donc pas de subsides perdus, assure-t-on à la région : “Ce n’est pas comme si on mettait de l’argent dans une outre percée !”


Alain Gargani e

UN “VÉRITABLE PRO”

Quant au risque de conflit d’intérêts du fait qu’Alain Gargani soit, par ailleurs, élu régional ? La région pose Alain Gargani en “modèle de quelqu’un qui a parfaitement conscience de la situation mais qui ne va pour autant renier le fait qu’il est patron”. À chaque vote ou prise de décision au conseil régional, l’élu effectue “des déports” (c’est à dire qu’il ne prend pas part au vote), en “véritable pro”. D’ailleurs pour les questions ayant trait à la CPME, la région assure discuter “avec la CPME départementale présidée par Corinne Innesti” et, curieusement, non avec l’échelon régional.

Je suis chef d’entreprise depuis 30 ans, ma ligne de conduite est irréprochable.

Alain Gargani

Alain Gargani complète : “Je suis chef d’entreprise depuis 30 ans, ma ligne de conduite est irréprochable. En plus à la région, nous avons la chance d’être accompagnés par une déontologue qui veille à tout cela. Je me déporte de tout ce qui concerne l’économie. Cela veut dire que je ne participe ni à la discussion, ni au vote”. Une ligne qu’on imagine difficile à tenir pour le conseiller régional délégué à l’innovation et au numérique qu’il est.

À croire que les planètes s’alignent presque par hasard, le GIMS 13, dont Alain Gargani est l’un des administrateurs, est donc lui aussi un des partenaires “diamants” du salon Made in PME Sud, dont Gargani Alain est l’organisateur. L’organisme de santé au travail paiera son stand 100 000 euros. Une somme très importante, confirmée par la direction du GIMS 13. Pour Alain Gargani, ce dernier est simplement un “gros partenaire”. Aux yeux de Humberto Miranda, son directeur, cette participation relève “d’un travail d’évangélisation du terrain”.

A l’interne de la structure, certains toussent devant la somme engagée et voient là une “subvention cachée” vers la CPME Sud. Ce que le directeur du GIMS 13 balaye : “Il suffit de l’adhésion d’une entreprise de 830 salariés pour amortir ce montant. Et lorsque nous nous sommes retrouvés avec d’autres partenaires de Made in PME Sud, j’ai obtenu que certainadhèrent au GIMS au 1er janvier 2025. Nous avons un gentlemen agreement, un contrat moral qui justifie notre présence et a permis de voter cette somme en conseil d’administration.” Un cercle vertueux en somme qui devrait, selon lui, rapporter in fine à l’organisme en visibilité comme en adhérents. C’est d’ailleurs la ligne que défend le président du CA du GIMS 13, Gérard Mongereau, dans un mail adressé aux membres de son conseil d’administration, après que ces derniers ont été sollicités. En distillant quelques “éléments de base”, il demande à tous de veiller à “une bonne cohérence de communication”.

LES SOCIÉTÉS D’ALAIN GARGANI PRESTATAIRES DU GIMS

Dans cette galaxie complexe qui se déploie autour d’Alain Gargani, l’imbrication des structures relève du concept gagnant-gagnant. Lui-même en profite directement. Puisqu’au centre du jeu, se trouvent aussi les sociétés qu’il pilote. Et de la même manière, les frontières se montrent parfois poreuses entre ses fonctions d’administrateur et de chef d’entreprises. Le signe d’un entrepreneur “enthousiaste” comme il se décrit volontiers ? Plutôt la marque “d’un entrisme et d’un arrivisme forcenés”, commente un observateur qui en veut pour preuve les liens pérennes entre le GIMS 13, AOS et ALGA, deux des sociétés d’Alain Gargani.

Il arrive, en effet, que l’organisme de santé au travail fasse réaliser des travaux de communication. En 2020, le GIMS 13 choisit pour l’organisation d’un “congrès virtuel” AOS et ALGA. A l’époque, Alain Gargani n’est pas encore membre du conseil d’administration. Mais en 2024, ces collaborations perdurent. Il n’en fait pas mystère. “J’applique les mêmes règles de fonctionnement qu’à la région : je ne prends pas part au vote. Au CA du GIMS, vous savez, je suis toujours absent par manque de temps”, répond l’homme sous sa double casquette d’entrepreneur-prestataire et d’administrateur-donneur d’ordre.

Ils font des appels d’offres et si on est bons, on est retenus ! C’est une compétition, vous gagnez ou vous perdez

Alain Gargani

La crainte d’un traitement le favorisant ne l’effleure pas. “Non, je ne crois pas. Nous sommes plutôt enclins à faire des prix intéressants. Ils [le GIMS 13] font des appels d’offres et si on est bons, on est retenus ! C’est une compétition, vous gagnez ou vous perdez, argue Alain Gargani. Même tonalité chez Humberto Miranda : “Tout cela est très transparent et très clair pour qu’il n’y ait pas de risque de conflit d’intérêts.”

La clarté fait parfois défaut. Interrogés à ce sujet par , les deux hommes disent en revanche ne pas connaître les montants des prestations réalisées par les entreprises d’Alain Gargani pour le GIMS 13. “Oh, ce ne sont pas des sommes astronomiques du tout, du tout. Je ne les ai pas en tête”, reprend le patron. Le directeur du GIMS 13, lui non plus, ne peux pas donner pas les sommes dépensées par sa structure lorsqu’elle a recours aux entreprises du patron de la CPME Sud.

Lorsque nous faisons les «Journées total GIMS » nous rassemblons nos 260 collaborateurs. Donc, on ne va pas faire ça autour d’une nappe en papier avec des couverts en plastique ! Il y a tous un tas d’intervenants : photographe, traiteur, lieu à louer… La part d’AOS est infime et se traduit par une mise à disposition de personnels pour gérer les arrivées, distribuer les badges, etc“, dit-il. Avant de prolonger : “De la même façon, lorsque AOS est présente dans l’organisation du salon Made in PME Sud c’est plutôt de la sous-traitance à la marge.” Car en effet, la CPME 13 et la CPME Sud utilisent aussi régulièrement les services de l’entreprise AOS.

PARTAGE DE LOCAUX GIMS13 ET CPME SUD

Humberto Miranda ignore un autre montant, plus ennuyeux. Celui du loyer que la CPME Sud acquitte… au GIMS 13. Les locaux de l’antenne régionale de la confédération sont installés au 3 rue Henri-Fiocca, à Marseille. Début 2023, le  GIMS 13 emménage dans un siège de 1400 m2, tout neuf et repensé par une architecte, au 18 rue de la République. “Ce sont deux adresses différentes”, signale Humberto Miranda. Certes. Mais les sièges du GIMS 13 et de la CPME Sud se trouvent dans le même pâté de maison, au même étage. Et en réalité les QG des deux structures sont situés dans un seul espace, coupé en deux. Les sièges communiquent “par une porte fermée à clef”, finit par admettre le directeur de l’organisme de santé au travail.

Humberto Miranda réfute l’information selon laquelle le GIMS 13 aurait fait réaliser et financer des travaux dans les bureaux occupés par la CPME Sud. Mais le directeur convient que les deux structures partagent leurs locaux : “Nous, le GIMS, nous avons un bail avec une autorisation de sous-bail de la part de Primonial [le gestionnaire de patrimoine du site, ndlr]“. La CPME Sud, présidée par Alain Gargani, est officiellement sous-locataire des locaux du GIMS 13, organe dont il est administrateur. Prix du loyer, donc ? “On facture un loyer classique”, rétorque Humberto Miranda, sans développer.  En interne, on remarque que malgré une demande formulée en conseil d’administration, aucun bail n’a été présenté concernant cette sous-location. Ce qui contrevient au règlement intérieur du GIMS 13 qui stipule que “toute convention [passée par le service de prévention et de santé au travail interprofessionnel avec un de ses dirigeants, NDLR] doit être soumise à l’autorisation préalable du conseil d’administration”.

MICROPARTI

Dans ce jeu d’ensembles qui se fondent et se confondent, reste encore la sphère politique. Planète sur laquelle Alain Gargani n’est pas non plus inactif. En plus de ses mandats d’élus – de secteur, municipal et régional – il est, depuis le 8 juin 2022, le président de l’association Marseille engagée, qui œuvre “à la transformation positive de notre belle ville” sous le nom d’Engagés pour Marseille. “Une association apolitique multigénérationnelle issue de la société civile comprenant chef d’entreprises, salariés et étudiants”, décrit le site internet de la structure. “Je préside cet institut des engagés. C’est un think tank multigénérationnel”, détaille-t-il. Une implication qui s’illustre par le fait sur le réseau Instagram, l’association “Engagés pour Marseille” renvoyait un temps directement vers le site personnel d’Alain Gargani. Lien effacé aujourd’hui.


Selon ses statuts, qu’on a pu consulter, l’association “constitue un groupement politique au sens de l’article 4 de la Constitution et des articles L.52-8 et L.52-12 du code électoral”, de même qu’elle indique se conformer à la législation en vigueur concernant le financement de la vie politique. Un micro-parti en somme. Au sein duquel Alain Gargani est entouré de représentants du réseau qui est le sien : proches, membres de la CPME 13 ou Sud, du GIMS 13, collaborateurs de ses entreprises AOS ou ALGA… Un groupement politique comme il en existe des centaines en France.

RÉUNIONS POLITIQUES DANS LES LOCAUX DU GIMS 13

Le think tank ne dispose pas de locaux en propre. Mais de nouveau, Alain Gargani et les autres membres de son association peuvent compter sur la bienveillance de l’organisme de santé au travail. Il arrive donc que les Engagés pour Marseille tiennent leurs réunions dans les locaux que le GIMS 13 possède à la Joliette, rue Pontevès (2e), dans l’espace du “Balcon des arts” qui s’ouvre sur un petit patio. Ces débats sont rarement en lien avec le cœur de métier du GIMS13, la santé des travailleurs. Mais traitent de sujets plus politiques. Ces derniers mois reviennent “l’insécurité” ou “la paupérisation de la ville”, thématiques qu’Alain Gargani porte régulièrement depuis les rangs de l’opposition en conseil municipal marseillais. Le 25 septembre dernier, il invite par exemple David Galtier – autre élu à siéger dans les rangs de la droite marseillaise – à s’exprimer sur cette question.

Ces mises à dispositions sont gratuites. Car nous savons combien c’est difficile d’avoir des locaux.

Humberto Miranda, directeur du GIMS 13

L’association s’acquitte-t-elle d’un loyer auprès du GIMS 13 ? “Non, admet Alain Gargani. Nous avons signé une convention avec le GIMS, pour quelques réunions, afin qu’ils nous ouvrent leur salle. Comme on peut se réunir dans un bar, c’est à la bonne franquette.” Le directeur de l’organisme, Humberto Miranda, explique que “ces mises à dispositions sont gratuites” et qu’historiquement le lieu “est fait pour être mis à disposition des associations qui ont besoin d’un espace pour se réunir.” Il ajoute : “Nous l’avons par exemple mis à disposition de la Jeune chambre économique, ou d’autres associations qui n’ont pas beaucoup de moyens. Car nous savons combien c’est difficile d’avoir des locaux.” Difficile de ne pas relever que la Jeune chambre économique est présidée depuis peu par Alexy Gargani, fils d’Alain.

AMBITIONS NATIONALES

Le prochain rendez-vous du groupement politique présidé par Alain Gargani aura lieu le 30 mars, non pas dans les locaux du GIMS 13, mais à La Coque, dans le 2e arrondissement.  Des “assises citoyennes de la sécurité” auxquelles sont notamment conviées Michaël Sibilleau, le préfet pour l’égalité des chances, Camille Bal, avocate et candidate LREM aux législatives à Marignane en 2017, ou encore Dominique Brogi, entrepreneuse et ancienne conseillère régionale au côté d’Alain Gargani, de 2021 à 2022. Personnalités issues des différentes univers de la nébuleuse en orbite autour de l’homme d’affaires. Du côté de la préfecture, on indique que le préfet “ne participera pas à cet évènement” dont l’affiche “n’a pas été validée“.

Et une façon, encore une fois, de faire fructifier et de tirer parti d’un réseau dense et multiforme. Dans quel but ? “Tout, avec Alain Gargani, est politique”, souffle une source. L’homme tisse sa toile, il ne le nie pas. Et dit volontiers qu’il se battra “toujours pour faire grandir cet écosystème qu’est la CPME“. On lui prête des envies d’accéder au sommet national de sa confédération. Ses ambitions vont-elles au-delà de la représentation patronale ? Il rit : “La politique, je la découvre depuis quatre ans seulement. Ce que je ressens c’est que les gens sont de plus en plus malheureux. Donc, avec notre think tank, on se demande quelles réponses on peut apporter”. Il marque une pause avant d’ajouter : “On voit si on peut imaginer des propositions. Et après on verra qui peut les porter. Si c’est moi… je n’en sais rien.” Il suffit juste, parfois, d’un bon alignement d’étoiles.

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