Le Congrès de la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR) s’est tenu cette semaine sous le signe du dynamisme, de la transmission et de l’avenir du transport, avec pour thème « Roulez Jeunesse ». Un sujet d’autant plus pertinent dans un contexte où le secteur des transports se retrouve à la croisée des enjeux économiques, écologiques, et de compétitivité. Félicitations à Florence Dupasquier, élue hier à la présidence de la FNTR ! Je suis convaincu que, main dans la main avec elle, nous pourrons porter la voix des TPE et PME de ce secteur essentiel.
Malgré son importance, le secteur des transports est aujourd’hui confronté à de nombreux défis :
La fiscalité et la taxation constituent un défi majeur pour le secteur du transport, avec une multiplication de taxes qui pèse lourdement sur la trésorerie des entreprises, notamment avec l’instauration de la taxe poids lourds en Alsace et de nouvelles pressions fiscales en perspective. Ces contraintes viennent s’ajouter aux problèmes de trésorerie déjà rencontrés par les TPE et PME, exacerbés par des délais de paiement qui s’allongent, compromettant leur capacité d’investissement et de développement.
Par ailleurs, la transition écologique, bien que nécessaire, doit être envisagée de manière réaliste. Si l’électrique s’avère adapté pour le dernier kilomètre, l’hydrogène et d’autres technologies sont essentiels pour atteindre une décarbonation à plus grande échelle. Cependant, cette transition doit respecter le rythme d’investissement des petites entreprises pour rester soutenable. Le secteur souffre également d’une perte d’attractivité, accentuée par la fin des aides à l’apprentissage, une décision regrettable selon la FNTR, qui souligne l’importance de la formation pour attirer et qualifier de nouveaux talents.
Sur le plan européen, l’abandon de la règle de retour des camions toutes les huit semaines dans leur pays d’origine désavantage les entreprises françaises en augmentant la concurrence avec leurs homologues européens. Enfin, en matière de multimodalité, le transport routier doit être perçu comme un complément des autres modes, tels que le ferroviaire et le fluvial, et non comme un concurrent. C’est en développant les complémentarités entre ces différents moyens de transport, sans imposer de contraintes excessives, que la France pourra renforcer sa compétitivité logistique.
En présence du ministre délégué aux Transports, François Durovray, nous avons pu partager ces défis. Il a reconnu la complexité de la période actuelle et mis en avant des pistes prometteuses :
L’optimisation des processus d’instruction et de formation est une priorité pour structurer et stabiliser la filière du transport, permettant ainsi de mieux répondre aux besoins des entreprises et des salariés. Dans cette optique, les avancées concernant l’attestation de droit à conduire sécurisé constituent une mesure qui simplifiera considérablement les démarches pour les conducteurs comme pour les employeurs, allégeant ainsi la charge administrative et améliorant l’efficacité. Sur le plan européen, la récente décision du Conseil de justice de l’UE de valider le pacte de mobilité de 2020 marque une avancée importante vers une concurrence plus équitable, renforçant les conditions d’égalité pour les entreprises françaises face à leurs concurrents européens. La transition écologique, quant à elle, demeure un enjeu crucial. Elle est indispensable pour le secteur, mais doit être menée de manière progressive afin de laisser aux TPE et PME le temps nécessaire pour s’adapter. Il est donc essentiel de dépasser l’opposition entre économie et écologie, pour bâtir ensemble des solutions durables, pragmatiques et respectueuses des réalités économiques du secteur.
En tant que candidat à la présidence de la CPME nationale, je m’engage à soutenir ce secteur stratégique, vital pour notre économie. Ensemble, œuvrons pour un avenir prospère, où les défis économiques et écologiques peuvent se transformer en opportunités pour les TPE et PME françaises.